How should
a man react when he finds a thing like this in the woods, reeking of death
metal and Satan? Would you crack it open to free the imprisoned souls of the
orphans that it no doubt contains? Or rub it three times to summon an
apocalypse genie who will grant you an army of zombies? Or just run home, grab
your Teddy bear and cuddle the shakes away?
Les muses ont soif
samedi 3 mai 2014
dimanche 2 mars 2014
Goodnight sweet lady: Sean Young dans tous mes rêves.
-Est-ce que tu m’aimes?
-Je pense que oui.
Elle me caresse les
joues, ma maîtresse, couchée contre moi dans ce lit aux draps pourpres. De ses
mains soyeuses et blanches comme des gantelets. Je ferme les yeux et savoure le
rouge qui me monte au visage.
-Ce n’est pas assez,
parfois, mon amour. Qu’elle me dit avec regret.
Mon amour. Je la prends
par les hanches et les serrent contre le haut de mon bassin. Elle est plus
grande que moi.
-Passe-moi une
cigarette. Qu’elle m’ordonne sans transition.
Elle l’allume avec une
allumette et en tire une longue bouffée. Retenant la fumée dans sa bouche
peinte de rouge, elle me fait signe de boire l’éther bleutée en elle. Je
m’approche avec avidité et avale fiévreusement la fumée de ses lèvres.
Bouleversé je la regarde savourer encore et encore le goût de feu de la longue
tige. Sa chevelure noire immobilisée par le fixatif en un chignon à la mode des
années 30 était restée impeccable suite à nos ébats. De même que son maquillage
qui ne s’était pas estompé. Si ça n’aurait été de sa nudité, on la croirait
prête à taper les notes dictées par son patron. Alors que moi, la chevelure
hérissée sur le crâne et le torse ruisselant de son parfum,
j’ai l’air encore plus de moi. Elle se joue bien de moi, l’adolescent aux mains
maladroites, au corps rachitique et pubère, la recouvrant à peine de ma
silhouette. Elle me voit bien comme je suis, assoiffé, trempé et gémissant
comme un enfant malade.
Inventaire des dons pour la friperie (Hommage au début des années 2000) /3REG automne 2013-Thème: Hommage
- VHS du film «Mulholland Drive», bon état, objet de collection.
- Robe baby doll en satin rose, fait à la main. Aurait pu se vendre sur Etsy avec une photo prise dans un bon angle.
- Fer à gaufrer, à l’état neuf.
- VHS du film «Pokemon 2000», bon état, objet de collection.
- Collection de posters de Naomi Watts, nue. Très Vintage. Rare.
- Collection complète des «Contes de Passe-Partout». État presque neuf. Quelques pages collées avec de la purée d’épinard.
- Vinyle «Les bons légumes» de Passe-Partout. État presque neuf. Machouillé dans le coin supérieur droit.
- Parfum de la collection «Mary-Kate et Ashley», odeur de Lavande et Patchouli. A bien vieilli en tiroir.
- Ensemble pour mèches blondes avec peigne inclus de la marque L’Oreal. Jamais ouvert.
- Ensemble jupe écolière et chemisier blanc. Bon État mais chemise gardant les traces de l’élastique la rattachant au dessus du nombril. Copie de celui porté dans le clip «Baby, one more time». Excellent pour l’Halloween.
- Paquets de Kool-Aid : Rouge, mauve, vert et bleu. Tentative de Dipdye avortée.
Chronique sociale
On s’ennuyait bien gros dans notre boutte. Dans notre boutte
de Colombier. Dans notre boutte du plateau Baie-Comeau, dans notre boutte du
Parc des Pionniers. Dans notre boutte du quat’chemin à Forestville. On jouait à
des jeux. Ben drôle et halluciné comme nous. On jouait à Jean dit. Jean dit
ours, Jean dit ninja, Jean dit cowboy holocaust. On jouait à mimer des couleurs, aussi. À mimer Verge d’or
et Bleu Klein. On mimait pas des couleurs primaires, pour se donner du
challenge. Pis finalement, on jouait à la cachette dans le noir BBQ.Je rétentionnais mes pipis nerveux. S'échapper dessus de surprise,
c’est jamais bon quand le p'tit gars que tu aimes est caché avec toi. Frenche.
C’est pas le bon p’tit gars.
3REG Printemps 2013- Thème: Lumière
On s’est balancé dans le
fond de ma cour, pis après je lui donné des biscuits au mercure pour qu’il ne
revienne plus me voir. Car ça fait déjà
trop longtemps qu’il squatte
ma tête et mes yeux. Je pense que les anges déchus doivent avoir la peau brûlée
pour s’être trop rapproché du soleil. Ils ont la peau noire et cendrée mais
leur cœur bats encore à tout rompre comme un oiseau enfermé dans une cage. Lui,
il n’est pas un ange aux ailes cassés et au cœur en bandoulière. Il est dans le
type petit prince de désert qui s’envole avec un voilier d’outardes et
repart mordu par une vipère. Je lui ai
demandé s’il voulait que je lui dessine un mouton. Il m’a répondu qu’il
préfèrerait Nathalie Portman nue, avec Mila Kunis sur elle. Des choses comme ça
qui arrivent. Je n’ai jamais été bonne en dessin, alors je ne lui dessine
rien. Je voudrais lui écrire une
partition de mots qui s’aiment, mais vous savez, les mots c’est toujours plus
difficile à donner. C’est trop précieux et émotifs pour être donné du bout des
doigts pour tromper l’ennui de l’autre. J’aime mieux les garder au fond de ma
gorge et les ravaler comme du sirop Benylin
pour la toux aux raisins en plastique passé date. Et quand je ne sais plus quoi
dire, je cours dans les rues comme une évadée de l’usine des fous, pour fuir
mon esprit, pour peut-être qu’il tombe dans la rivière Saguenay ou se fasse
avaler par le crépuscule meurtrier avaleur d’âmes ramollies par les violons des films qui
finissent mal.
Je me demande si les natifs
de Chicoutimi sont conscients, l’automne, du rouge matriciel qui coule dans
leur rivière. Non, je ne parle pas des déversements de l’usine, épais, je parle
des feuilles. Il y a beaucoup de feuillus ici, ils ne connaissent pas leur
chance. Les pins noirs rendent les nord-côtiers paranoïaque, c’est pour ça que
les gens ne se regardent pas et ne se touchent pas comme les saguenéens. Bref,
je regardais la rivière entraîner des petits morceaux de morts colorés, et
j’aurais voulu t’inviter, tsé, pour venir te baigner avec moi. Je veux dire ma
carcasse et ton corps «tellement tout ça» nu. On aurait pu aller nager jusqu’à
Chicoutimi-Nord, ça aurait pu être bien. Oui oui, je suis un peu folle de même,
de l’eau sombre et moutonneuse, des montagnes bleutées et des végétaux morts,
moi ça me donne le goût de me sacrer à poil et de plonger. On aurait pu faire
un film noir et blanc sur cet instant dans notre vie, me semble que si ma vie
serait un film de Truffaut, je serais tout le temps nue.
Mais non, je ne t’ai jamais
invité, tu aurais trouvé l’eau froide, tu aurais argué que l’eau est polluée et
qu’on mourrait d’hypothermie avant d’atteindre la côte opposée. Je me suis encore
enflammée, j’en suis désolée. C’est peut-être pour ça qu’on a jamais fini
ensemble, je pense que ton type c’est plus les beautés pâles et fragiles qu’il
faut chérir comme un bijou éclatant.
J’aurais voulu être une
damoiselle diaphane, boire du vinaigre pour garder ma taille fine. Être une
pâle fleur. Mais dans la vraie vie, si tu ne veux pas te faire avaler, t’es
mieux d’avaler tout le monde avant qu’ils puissent réagir. Être toujours la
plus courageuse, la plus badass. J’aurais
aimé être un personnage de fiction plein de «fétichisme de la hantise et de la persécution», de pathos
poétique et de sentiments d’inquiétante étrangeté. Oui, être un personnage de
fiction et vivre d’une manière plus réelle que la vraie vie.
Je ne sais pas si tu es le petit garçon qui
«kick le cul» des pissenlits en arrière de la maison ou c’est seulement un
petit peu toi. Tu devais lui ressembler quand tu étais marmot, vous êtes tous
les deux du type enfant perdu qui dort sous les ponts. Des yeux noirs à la
Oliver Twist avec une tête et des cheveux tels une tempête au large. Quelque
chose de beau et de jeune qui ne veut pas mourir. Une douce flamme.
dimanche 23 février 2014
En attendant Superman.
Est-ce que Superman doit sauver tout le monde? Et s’il
choisit de ne pas sauver certaines personnes, il a le droit? Est-ce qu’il
oublie des gens? Est-ce que tous les gens s’attendent à être sauvés? Et quelle
est la profondeur de est leur déception quand n’apparait toujours pas la
silhouette rouge et bleue dans le ciel? L’enfant malade, est-ce qu’il attend
Superman? Le lapse de seconde avant que son cou se casse, est-ce que le
suicidaire attend Superman? Donne-t-on des images de Superman aux enfants
affamés? Aux femmes battues? Aux victimes de la guerre? Aux sidéens? Aux
victimes d’erreurs policières? Aux schizophrènes? Pour les consoler. Les
consoler que Superman ne soit pas venu pour eux. Voir Superman guérit-il? Est-ce
qu’on essaie de guérir les homosexuels avec des images de Superman? La photo de
Superman est-elle comme une relique que l’on garde sur son cœur? Est-ce que la
vue de Superman dans une foule cause des morts par piétinement? Si oui,
Superman aurait-il pu les sauver? Quand Superman embrasse Lois Lane, des gens
meurent-ils pendant ce temps? Quand il travaille au Daily Planet, des gens
meurent-ils pendant ce temps? Quand il fait des Shenanigans avec Batman, des
gens meurent-ils pendant ce temps? Est-ce qu’il y a des gens destinés à être
sauvés et d’autres non? Jésus, Dieu, existent-ils dans la dimension de
Superman? Existent-ils des achats de doléance pour être sauvés par Superman?
Est-ce qu’il y a des congrégations religieuses pour adorer Superman? Les méchants,
sont-ils des gens dont les proches n’ont pas été sauvés par Superman? Superman
agit-il dans l’intérêt de l’humanité ou celui du président des États-Unis?
Sent-il le fardeau d’avoir à sauver les gens? Est-ce qu’il se déculpabilise
quand il laisse des gens mourir? Sait-il le fardeau d’attendre Superman? Attend-on
Superman comme on attend Godot? Peut-on ne pas croire en Superman? Ne pas y
croire le fera t’il disparaître? Superman punit-il les athées en ne les sauvant
pas?
samedi 8 février 2014
S'abonner à :
Messages (Atom)